Wild Foods a pêché le premier saumon végan

Par simple curiosité! Je suis graphiste de formation et j’ai pu travailler ici à Frutigen (BE) en tant que graphiste freelance dans une ancienne fabrique de tofu. Ils fabriquent ici de l’excellent tofu bio et j’ai pu y découvrir les appareils de fumage. Cela m’a d’ailleurs ouvert de nouvelles possibilités, car j’étais déjà moi-même traiteur végan. J’adore essayer de nouvelles choses et bidouiller les recettes. J’ai donc eu cette idée de carottes fumées. Elles ressemblent déjà visuellement au saumon. Donc oui, il était possible de créer une alternative au saumon à base de légumes. Si l’on prend soin de les transformer de manière créative et de faire des expériences, les légumes offrent une grande diversité.

C’était dur pour moi professionnellement pendant la pandémie: les mandats en graphisme et en services de traiteur se sont faits plus rares, car je travaillais beaucoup pour les festivals. Cela m’a donné le temps de me concentrer davantage sur le projet carottes. Outre la recette du saumon végan, j’ai également élaboré les designs, l’emballage et le site Internet. Wild Foods était née.

L’éléphant de Wild Foods n’a en fait rien à voir avec le saumon. Mais je l’ai choisi parce que l’éléphant est un animal géant avec énormément de force et de puissance. Et il ne mange que des légumes. C’est le plus grand herbivore du monde. Ça m’a donc plu. Et les défenses en fourchette et en couteau sont un petit jeu. C’est le petit clin d’œil de Wild Foods. Mais je suis encore en train de réfléchir à un éventuel prochain rebranding. Nous verrons bien…

En fait, je ne connaissais pas ce secteur, ce qui a eu beaucoup plus d’impact que je n’aurais pu l’imaginer. Tout a vraiment bien commencé lors du Vegan Festival à Zurich en octobre 2020, alors qu’au départ, je n’étais vraiment pas certain d’y aller. Heureusement, nous avons accepté les droits de place élevés. C’est là que les food scouts ont attiré l’attention sur Wild Foods, et nous sommes même passés en première partie de soirée sur SRF.

La couverture médiatique a été considérable, tout comme l’intérêt manifesté par les grands détaillants. Tout devait donc se conclure vite. Nous avons fondé une société à responsabilité limitée avec mon ami, qui a une solide expérience commerciale et qui est maintenant CFO. Je devais trouver très rapidement un lieu de production professionnel, des fours, du personnel, etc. En effet, nous devions non seulement livrer dans de petits magasins bio, mais nous avons aussi été référencés par Bio Partner, Alnatura et Coop. Et la demande ne cesse de croître, y compris du côté du secteur de la boulangerie. L’alternative végane au saumon est particulièrement appréciée pour sublimer les sandwiches ou les bretzels et ainsi élargir l’offre de la vente à emporter.

Nous déménagerons probablement de nouveau au premier trimestre 2022 et changerons complètement de site de production. Nous aurons alors plus de place, plus de fours et plus d’espace pour toutes nos nouveautés… Mais nous restons à Kiental dans l’Oberland bernois. L’établissement sur le marché est assurément un élément crucial et le facteur chance a certainement aidé.

Elles m’encouragent à aller de l’avant et à montrer aux consommateurs qu’adopter une alimentation végétale ne nécessite pas de renoncer à quoi que ce soit. Au contraire, c’est délicieux! Je suis convaincu que nous envisagerons à l’avenir davantage une alimentation végétale et que l’ensemble de la société considèrera de plus en plus cette alimentation. Je me réjouis que nos produits proposent exactement cela: ils proviennent d’une production durable, ne nécessitent que peu d’ingrédients et ils rendent l’assiette plus amusante.

Le saumon de carottes est pour tout le monde. Je trouve ça drôle. Une carotte se transforme soudain en saumon? Mais comment? C’est un plaisir de faire s’émerveiller les gens et de leur faire apprécier les produits durables en un clin d’œil. Essayer quelque chose de nouveau doit également enthousiasmer les consommateurs.

Il s’agit de carottes bio suisses, provenant pour la plupart du Seeland. Ces carottes sont considérées comme une marchandise de deuxième classe: nous avons à cœur de lutter contre le gaspillage alimentaire. Mais nous aussi, nous devons respecter des exigences minimales en termes de taille, afin que la transformation puisse être réussie.

Développer de nouveaux produits prend toujours du temps. Mais mon objectif est de lancer un autre produit sur le marché en 2022. J’ai pour cela plusieurs possibilités: de nouvelles saveurs par rapport au produit original ou un produit entièrement nouveau. Nous y travaillons, mais je ne veux pas en dire trop. Juste un petit indice: les fans de Wild Foods y trouveront leur compte. À l’avenir, je souhaite également fabriquer des produits végans avec le moins d’ingrédients naturels possible, issus de l’agriculture biologique. Je suis personnellement convaincu que ça peut marcher.

C’est important pour moi de ne pas m’arrêter. Il faut investir dans l’avenir et évoluer. C’est ce que nous faisons avec notre nouveau site de production. Je cherche également du personnel qualifié pour notre start-up et j’aimerais pouvoir compter sur une personne issue du domaine de la technologie alimentaire. Je voudrais intensifier et renforcer les relations avec les agriculteurs. J’aimerais également pouvoir communiquer à l’avance la planification des quantités grâce à une planification annuelle précise. Mon objectif est de pouvoir donner une telle sécurité en termes de planification à l’agriculture bio. En effet, il se peut que nous ayons besoin à l’avenir de beaucoup plus de légumes bio. ;-)

Entretien: Maya Frommelt avec Juval Kürzi